Être outé.e...?

En parlant de coming out en ligne, j’ai repensé à l’histoire de la chanteuse Angèle, qui s’est fait “voler son coming out”. Des journalistes ont diffusé des images d’elle et sa copine avant même qu’elle en ai parlé à sa grand mère…. Quelqu’un l’a outée contre son gré… C’est quelque chose qui vous concerne ou vous inquiète ?

Oui c’était une de mes peurs !

Clairement, et j’ai voulu reprendre la main ; tout le monde parlait dans mon dos au lycée, donc je l’ai annoncé sur les réseaux pour cesser d’être l’objet passif de rumeurs stupides…

je n’ai pas de compte privé, et c’est vrai que quand j’ai publié une photo de moi et ma copine, j’ai fini par la retirer, j’avais trop peur que ma cousine le répète à ma grand-mère et que je perde la main et ne sache plus à qui j’avais choisi de le dire. Je ne voulais pas me faire outer par quelqu’un d’autre à ma grand-mère.

En effet, le fait de faire son coming out en ligne, sur les réseaux sociaux ou bien d’assumer une nouvelle identité sexuelle sur des supports numériques permet de redevenir acteur de son identité.

Comme le montrent Lorenza Mondada et Florence Oloff, dans leur article « Hetero oder homo ? », le rôle des médias et ici les médias numériques, sont importants dans la responsabilisation de l’acteur de la révélation. Il ou elle devient acteur.rice de son coming out en le faisant en ligne, afin qu’on ne lui “vole” pas cette parole dans la réalité. On choisit également le public de sa révélation (par les comptes privés et le choix de ses abonnés sur instagram par exemple), néanmoins il existe toujours un risque qu’une personne que l’on a pas choisie découvre cette identité “numérique”.

Il y a donc un choix à effectuer entre cette nouvelle responsabilisation mais qui est tout de même exposée à un risque de “fuite”.